mardi 11 décembre 2007

Pierre et le disquaire


Fin de journée comme on les haït, aujourd'hui.

Comme chaque fois que ça m'arrive, j'ai décidé d'aller défouler mon trop plein chez le disquaire.

Cette fois-ci, c'est avec Pierre Lapointe en concert avec Nézet-Séguin et cie que j'en suis ressortie. LE show qu'au péril de ma vie j'ai troqué pour un backpack cet été.

Je me sens déjà mieux.

Merci, Pierre, Yannick et le disquaire.

(Et je sais que j'ai le blog déficient et négligé depuis...un bon moment! J'y remédierai en temps et lieux.)

samedi 17 novembre 2007

Coeur Saignant ne bat plus




Coeur Saignant, l'exclu d'Aquacity, n'a pas supporté sa déportation au 7091. Moins de 24h après son arrivée, je le retrouvais à nager sur le côté. Le lendemain, sur le dos. Puis, plus rien.

C'était la fin.

Coeur Saignant repose maintenant quelque part entre un égoût, deux-trois rats et le fleuve St-Laurent.

mardi 30 octobre 2007

Coup de tête

Vendredi soir. Je veux une coupe de cheveux.
Pas dans une semaine.
Là.

Une collègue me suggère l'Académie St-Laurent. Pas loin. Pas cher. Pas besoin de rendez-vous. J'achète.

Au téléphone, on me propose un étudiant, un intermédiaire ou un professionnel. Allons pour le professionnel, me dis-je. 5$ de plus pour un toupet droit, c'est pas trop demandé.

- Ce sera «Machin-Chose». Ça vous va?
- Allons-y pour Machin-Chose.

Sans rien enlever aux jeunes professionnels, ledit Machin-Chose était une coche trop jeune pour être professionnel. Il avait, au bas mot, à peu près 17 ans et demi. Et - tout pour me rassurer -, m'a paru un tantinet paniqué en me voyant arriver.

Au shampoing, il a dû m'arracher 108 cheveux. À la chaise, a été pris de bouffées de chaleur à peine dissimulées. Aux ciseaux, a eu la main si tremblotante que j'ai craint pour mes oreilles. M'a relevé le chignon dans le visage, a couru faire la couleur de l'autre cliente pendant que je séchais l'air d'une vadrouille, est revenu à la course, m'a fait un dégradé ma foi très approximatif, m'a replacé la couette en lâchant un «bah, c'est cute» puis un «j'suis dans le jus c'est l'enfer», et m'a finalement sacré de la pommade là-dedans «pour que ça sèche mieux pis plus vite».

- Ça va faire 28.50$. On prend pas Interac.
- ...

Bon. J'veux ben être fine pis aimable, là.
Mais pu JAMA.

mercredi 19 septembre 2007

Citation

J'écrivais, cet été, un billet au sujet d'un livre de cuisine que ma mère m'avait offert, et qui jaunissait tranquillement mais sûrement dans le fond d'une armoire. J'avais été plutôt amusée par le nom du chef, Pol Martin, que je ne connaissais pas jusqu'alors. J'avais fait part - d'une façon que je pensais sarcastique -, de la grande «originalité» des recettes de ce livre qui date de la décennie '80.

Quelle ne fut pas ma surprise quand, cet après-midi, mon collègue de travail s'est ramené avec un article où l'on cite mon admiration pour ledit chef, décédé aujourd'hui.

Réactions et réflexions, en condensé :

- Vraisemblablement, va falloir que je revois ma façon d'être sarcastique, à l'écrit.
- C'est un bel exemple de la portée de l'univers du blog. Derrière son écran, on n'imagine pas jusqu'où ça se rend.
- Une source tirée d'un blog est-elle vraiment crédible?
- J'ai souvent rêvé devenir célèbre en tant que rock star. Je ne pensais pas le devenir en tant que fan de Pol Martin.
- R.I.P. Pol Martin. Sincèrement cette fois.

mercredi 12 septembre 2007

Mercredi soir, au son des néons et du «bip» d'ascenceur.


Salle d'attente d'hôpital. Qui sert poliment de «salon».
Ma grand-mère, ma mère et moi.

Un vieil homme, visiblement amoché, stationne son fauteuil roulant devant nous. Amaigri,sans dentier, il se ballade avec une bombonne d'air, une pompe, une sonde et un sac d'urine. Il jongle timidement avec une bouteille d'eau défraîchie, observe la ville par la fenêtre. Puis, pose sa tête dans sa main droite. Sauf ses pantoufles, rien ne semble plus lui appartenir. Même son visage n'est pas le sien.

Je déblatère sur ma journée de travail, histoire de faire passer cinq minutes supplémentaires. Ma mère et ma grand-mère m'écoutent d'une oreille distraite. Pendant une bonne demi-heure, je me dis que le vieil homme s'est assoupi. Non, finalement. Il m'interrompt.

- Je vous regarde, toutes les trois. Vous représentez la vie. C'est beau.
- Vous êtes gentil. Merci.
- On va bientôt me transférer aux soins palliatifs. Pour moi, c'est terminé.
- Oh. De quoi souffrez-vous?
- Cancer du poumon. Jamais fumé de ma vie. Bon quelques cigares, juste pour dire. J'ai quand même 78 ans.
- ...
- Excusez-moi de me confier, mais j'aime votre compagnie.

Jean-Paul Fauteux, qu'il s'appelle. Sa femme est décédée depuis longtemps, et d'habitude c'est son amie Micheline Bédard «Pétard» qui lui rend visite. Parce que bon, il a deux fils, mais ce sont de grands voyageurs, comme lui. L'un à Calgary, l'autre à Orlando. Pas le temps de voir papa. Et comme les frères qui lui restent ont beaucoup de mal à se déplacer... Non, mais c'est pas grave.

Il raconte, raconte. Et ravale souvent un sanglot.

C'est qu'il en a vu, du pays, le Jean-Paul. Ingénieur au Canadien Pacific. Ça lui faisait 5$/l'heure, à l'époque. C'était pas rien, ça. Et le curé en profitait, pensez-vous bien. Sa première voiture, il l'a payée 2000$. Cash, ma petite madame. Et son premier sac de golf? Cinq sous le bâton! Oui, oui! On ne trouve plus ça, aujourd'hui.

Entre deux bribes de souvenirs, il change de position. Grimace de douleur. Décroise sa jambe gauche. Puis s'aide de ses deux mains pour recroiser la droite.

Ce qui va lui manquer le plus, c'est le homard de l'Île-du-Prince-Édouard. Oh, si vous saviez. Avec un bon vin blanc. En compagnie de sa femme. Rien de mieux. Il y avait aussi cet hôtel où, sur la terrasse, on entendait les avalanches provenant des montagnes. Et un énorme nuage blanc, tout de suite après. Ça, c'est un beau souvenir. Oh, oui.

Il se demande ce que Micheline va faire, sans lui. Ils étaient voisins depuis vingt ans, après tout. À six heures du matin, elle frappait et ils prenaient leur café ensemble. C'était parfait, dans le fond. Bah, maintenant il a tout vendu. À quoi ça lui sert...

Je lui remplis sa bouteille d'eau fraîche. Il se console, qu'il me dit. Après tout, aux soins palliatifs, ils ont tout. La télé, du café, du thé même. Bon, on essaie de ne pas trop déranger le personnel. Mais ça va aller, parce que Micheline va lui apporter de la soupe Wong Tong.

- Quel est votre numéro de chambre, Jean-Paul?
- 416.
- Je passerai vous dire bonjour, quand je reviendrai.

Plus tard, mon grand-père est sorti de la salle d'opération dans un piètre état. Je pense que lui aussi, était en train de faire un long bilan.

J'ai demandé au chauffeur de taxi de me laisser quelque part sur Rosemont. Et je suis rentrée à pied.

Y a de ces moments où on se ferait une ballade pendant toute la nuit.

lundi 27 août 2007

Ces choses qui en entraînent d'autres

Deux fois par semaine, la collecte d'ordures, sur Christophe-Colomb.

Deux fois, bordel.

Faut croire qu'au bout de quatre ans, je n'avais pas encore réalisé l'absolue nécessité qu'un employé de la ville vienne - à double fréquence quotidienne - mettre son nez dans ce qui, après mon tiroir de bobettes, s'apparente comme étant la chose la plus révélatrice de ma personne : ma poubelle.

Quelques miettes de saumon avaient trouvé preneur dans mon sac à ordures brun Sélection Mérite, la semaine dernière (ou était-ce la semaine d'avant?) Enfin bref, par association, les dites miettes s'étaient retrouvées dans un coin de ma courageuse poubelle de balcon.

Jusque-là, ça va. Des restants de bouffe dans un sac à ordures, tout le monde fait ça.

Mais tout le monde n'oublie pas de traîner sa poubelle au chemin pendant plus d'une semaine et demi, en plein été. Surtout quand la ville t'offre de la ramasser DEUX FOIS par semaine. Et qu'il y a du vieux poisson dedans.

Je ne vous dis pas ma réaction lorsque, en ouvrant le couvercle jeudi dernier, je suis tombée face à face avec de répugnants petits vers blancs qui se baladaient joyeusement et goulûment entre deux sacs brun qui se serraient les coudes. Que des choses vivantes aussi écoeurantes prennent vie sur MON balcon, dans MA poubelle, c'était inacceptable.

L'horreur, en live.

Je ne vous raconte pas, non plus, quelles acrobaties j'ai dû accomplir pour descendre ma poubelle au chemin, sur le bout des doigts. Ni comment je me suis sentie désolée - et gênée - pour les pauvres éboueurs qui allaient rencontrer ma courageuse poubelle sur leur passage.

Ni comment, tout à coup, j'éprouve énormément de respect pour cette profession. Et comment, dorénavant, je ne verrai plus les jours de collecte d'ordures de la même façon.


Ma poubelle m'a rappelée que j'étais procrastinatrice. Ceci dit, mes bobettes, elles, restent fort présentables. Sans prétention.

mercredi 15 août 2007

Postcard / Post-carte postale


Ai fait magnifique voyage. Ai rencontré une foule de gens intéressants. Visité endroits magnifiques. Bouffé en masse. Ai entendu du Malajube chanter «Montréal -40°C» dans une boutique de Lisbonne, un jour de canicule.

Dans un train, ai discuté avec un ti-vieux Portugais qui m'a abordée en gueulant «Vive le Québec libre!» Qui surnommait sa femme «grosse patate» et qui venait de fiancer son chien récemment sorti de prison pour cause d'agression sexuelle.

Très belle température.
Beaucoup de soleil.
Beaucoup d'alcool.
Beaucoup d'émotions.

Maintenant de retour sur la Web map.
Sur la Mourial map itou.


Et maudit que j'aime ma ville.